Tamim Tamim Tamim Tamim Tamim Tamim

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Daoudi Daoudi Daoudi Daoudi Daoudi Daoudi

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Présente toi et ton projet :

Je m’appelle Tamim Daoudi, et je fais du design d’objet et industriel depuis 15 ans. J’ai un parcours plutôt long : j’ai d’abord fait une MANAA, un BTS en Design, une licence d’Arts Appliqués à Paris 1, un DNSEAP aux Arts Déco, puis un court passage en Design automobile à Montréal. Suite à ça, je me suis lancé pendant une année en freelance puis en 2010 je me suis associé avec un designer qui s’appelle Grégoire Ruault (président d’iDeE). Et c’est à partir de 2012 que j’ai mené mes propres projets. Aujourd’hui, je suis plus dans une dynamique de développer un cabinet de design « Le Studio » avec 3 autres designers. J’ai été lauréat Tango&Scan quatre fois puis j’ai par la suite proposé ma candidature en tant que président de l’association accro, suite à quoi j’ai été élu. J’ai en tout fait deux mandats, j’ai donc été président d’accro pendant quatre ans.

En ce qui concerne le projet Redberry, leur volonté était de s’immerger dans le monde du design en collaborant avec un designer, car ils n’étaient pas totalement familiers avec ce domaine. L’objectif de ce projet était de financer une étude pour définir les futurs usages d’un dispositif médical. Collaborer avec un designer ne se limitait pas à l’aspect esthétique. Joseph Pierquin, le dirigeant de Redberry, avait déjà collaboré avec une agence de design parisienne spécialisée dans le domaine médical, mais ils cherchaient un autre designer qui accorderait une attention particulière aux normes et contraintes techniques pour leur proposition future. En tant que designer, je me base toujours sur le cahier des charges et les normes pour donner vie à un projet, ce que nous avons réussi à réaliser. En ce qui concerne le projet Redberry, leur volonté était de s’immerger dans le monde du design en collaborant avec un designer, car ils n’étaient pas totalement familiers avec ce domaine. L’objectif de ce projet était de financer une étude pour définir les futurs usages d’un dispositif médical. Collaborer avec un designer ne se limitait pas à l’aspect esthétique. Joseph Pierquin, le dirigeant de Redberry, avait déjà collaboré avec une agence de design parisienne spécialisée dans le domaine médical, mais ils cherchaient un autre designer qui accorderait une attention particulière aux normes et contraintes techniques pour leur proposition future. En tant que designer, je me base toujours sur le cahier des charges et les normes pour donner vie à un projet, ce que nous avons réussi à réaliser. Il s’agit essentiellement d’un appareil simple, sobre et un peu monolithique. En échangeant avec des professionnels de laboratoire, j’ai rapidement compris leur volonté de sortir de cette approche mécanique, froide et aseptisée. Car malgré tout, les utilisateurs souhaitaient interagir avec des appareils plus ludiques. L’objectif était de conserver un aspect professionnel et performant tout en ajoutant une touche de gaieté par rapport au traditionnel blanc ou gris. Par exemple, lors de son allumage, l’appareil présente un rétroéclairage rouge. De cette collaboration, est né un objet qui s’intègre facilement dans un environnement médical grâce à son identité. Avant de parler de Redberry on mentionne l’objet, ça a donc plutôt bien fonctionné. Après avoir déposé une candidature auprès de l’Institut Français du Design, un JANUS de la santé a été attribué à ce projet. À ce jour, la boîte poursuit son développement autour de cet appareil.

Quand tu étais enfant, tu rêvais de devenir quoi ?

Hm, c’est difficile à dire. Avant de rentrer en école de Design je m’apprêtais à rentrer à SciencesPo. Mais lorsque j’étais adolescent, je rêvais de devenir joueur de NBA. Cependant, une fois que ma croissance s’est arrêtée à un certain niveau, j’ai réalisé que cette ambition était peu réalisable. Après l’obtention de mon baccalauréat, j’ai pris une année sabbatique car je ne savais pas vraiment quelle direction prendre. Durant cette période, j’ai passé mes baccalauréats arabe et américain, j’ai également appris l’espagnol, tout en me préparant pour intégrer l’IEP et la MANAA. Après avoir découvert un livre de design à la bibliothèque « Le design de 1945 à nos jours » j’ai direct su que ça allait être ma vocation.

Quelle est l’idée la plus folle/décalée que tu as mis en place dans ton projet ?

Travailler dans le domaine médical peut être très délicat, car c’est un domaine dans lequel il ne faut pas trop faire peur. Au début du projet, il y avait une piste artistique qui leur faisait penser à Goldorak. Ce n’était pas intentionnel, mais visiblement, ça y faisait penser. J’étais moi-même le premier surpris, mais la réaction était plutôt positive.

Et ça a marché ?

Oui, l’objet a marché, car ça a permis le développement du produit. Ça a créé une qualité perçue, et il est reconnaissable. Ça aide également à la prospection commerciale et à convertir ses conversions en achat donc c’est bien. Le design a fait son job dans l’histoire.

Ton erreur de débutant ?

Dans ce projet, je n’ai pas fait d’erreur, mais j’ai rempli la part du contrat qui était assignée. Mais à chaque fin de projet, je me dis que les choses auraient pu être faites autrement, ou mieux. Je suis un peu du genre à vouloir faire mieux. J’ai tendance à être un éternel insatisfait, mais ça se calme avec l’âge.

La consécration dont tu es le plus fière ?

Remporter des prix, c’est un bonus qui vient après le travail fait avec le client. C’est bien pour sa propre communication, c’est important de le faire, car dans un projet, on a toujours envie d’aller plus loin que la simple prestation. Je dirais que je suis plutôt chanceux, car les projets réalisés jusqu’à présent avec les clients ont été fructueux. La satisfaction des clients, être rémunéré pour son travail, voir que le bouche à oreille porte ses fruits pour avoir de nouvelles opportunités, pour moi, c’est la véritable consécration. Cependant, tout ce processus prend énormément de temps.

Un conseil pour ceux qui veulent se lancer ?

Comprendre en amont le côté entrepreneur et designer, car pour lancer son projet, il faut savoir être double casquette. Créer son cabinet de design ça demande des qualités à savoir aller vers les autres, pour trouver ses clients, savoir se créer un réseau, comment réussir à capitaliser dès son premier projet pour créer l’engouement pour les projets suivants. Il faut aussi savoir investir, emprunter de l’argent pour acheter de la compétence, se développer, etc. Ce n’est pas facile, on ne va pas se mentir. Il faut juste être conscient des difficultés. Après être entrepreneur ce n’est pas une fin en soit, c’est un vrai choix. Je peux comprendre que certaines personnes ne souhaitent pas le devenir, ce n’est pas facile. Mais c’est sûr que l’avantage, c’est le degré de liberté qui nous est octroyé : on gère notre temps comme on le souhaite, mais c’est vrai que le revers de la médaille c’est que notre salaire tombe pas toujours à la fin du mois. Lorsqu’il n’y a plus de commandes, il n’y a plus de commandes et il faut aller chercher les autres. Il y a une gestion à avoir de ces situations. Il faut savoir relativiser. C’est sûr, ce n’est pas facile et ça peut être stressant. Il y en a qui paniquent lorsqu’ils ont -20€ sur leur compte, mais parfois il faut savoir vivre lorsque t’as -5000€ sur ton compte. Ce n’est pas un drame, mais c’est comme ça. Être à -5000€ et dans 3 mois à +10 000€, c’est ça l’entrepreneuriat. C’est une forme de liberté, mais qui a un prix. Le prix de ne jamais être tranquille.

Retranscription à partir de l’entretien orale