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SECU-RAT SECU-RAT SECU-RAT SECU-RAT SECU-RAT SECU-RAT

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Présente toi et ton projet :

Je m’appelle Philippe Riehling et je suis designer spécialisé en Eco-design. En parallèle, je suis également Maître de conférences associé à la Faculté des Arts de l’Université de Strasbourg depuis 12 ans. Je pratique mon activité de designer en tant qu’entrepreneur salarié associé de la coopérative Artenréel, ça me tient à cœur de le souligner. Le projet dont je vais parler aujourd’hui s’appelle SECU-RAT, anciennement Hamelin. SECU-RAT est une solution de contrôle pour la gestion des populations de rats en milieu urbain. Ce projet est né de la rencontre de 4 personnes : Julien Hoffmann – naturaliste, Sineu Graff fabriquant de mobilier urbain, Mickael Sage un chercheur spécialiste des rongeurs et moi-même évidemment. C’est une discussion autour de la problématique grandissante des rats en ville qui a initié le projet.

Les rats sont devenus de plus en plus présents, de plus en plus visibles. Des solutions ont vu le jour comme des corbeilles de propreté anti-rat mais cela nécessite de tout changer, ça produit des déchets et ça engendre des surcoûts. C’est en partant de ces constats que l’on a imaginé un « socle » qui viendrait se clipser à toutes les corbeilles de propreté. Dedans c’est un système de détection, de piégeage mécanique et en dernier recours par molécule, même si on essaye d’éviter cela au maximum.
Nous avons eu une vraie réflexion sur le fait de ne toucher que les rats tout en excluant les espèces non-cibles. Cela peut-être le défaut d’autres produits concurrents. C’est un projet qui est toujours en développement de nouvelles solutions, nous travaillons actuellement sur la V3 qui devra s’adapter aux corbeilles biflux.

Quand tu étais enfant, tu rêvais de devenir quoi ?


Je voulais devenir dessinateur et/ou charpentier. Quand j’étais enfant je dessinais en permanence et mes grand-pères étaient charpentiers. Je passais une grande partie de mes vacances chez l’un de ces grand-pères qui fabriquait des charpentes dans sa cour, il traçait son épure échelle 1 et je me baladais dans ses structures de bois.
Puis je suis tombé dans les MECANO, le bricolage, je démontais tout ce qui tombait en panne chez mes parents : machine à laver, outils, vélo… Je voulais vraiment comprendre comment ça fonctionnait. Un jour on m’a dit que le métier de Designer permettait de concevoir des choses, de les rendre matérielles et j’ai compris que c’est ce que je voulais faire

Quelle est l’idée la plus folle/décalée que tu as mis en place dans ton projet ?


En travaillant avec des naturalistes et des universitaires, le but n’est pas d’avoir des idées folles. Ils m’ont transmis des données très tangibles comme “ si il y a trop de lumière, le rat n’ira pas…“ ou encore « si il y a une discontinuité de sol, cela ne mettra pas le rat en confiance… » Moi, j’essayais de retranscrire et donner vie à ces informations.
C’est une problématique de santé publique assez sérieuse, pas de place pour les folies.

Et ça a marché ?

Oui ça a fonctionné parce que SECU-RAT est devenue une société, un brevet à été déposé nous venons signer des commandes pour plusieurs Villes et nous sommes en phase de recrutement de notre futur.e directeur.trice commercial.e.

Ton erreur de débutant ?

Je vais plutôt parler d’un autre projet, qui est un projet qui n’a pas fonctionné : C’est Biome, un autre projet lauréat Tango&Scan. C’était un projet de jardinière/nichoir en terre cuite en collaboration avec une tuilerie/briqueterie. C’est un projet que nous avons loupé dans le sens où nous avons sous-estimé le fait qu’ils étaient fabricants de tuiles et de briques et non pas de jardinières. On a eu du mal à aboutir à un projet viable. Nous ne connaissions pas suffisamment le partenaire et la technique. Ce sont des choses qui arrivent parfois.

Ta consécration dont tu es le plus fier ?

La consécration dont nous sommes les plus fiers c’est le poster scientifique, présenté à l’International Conférence on Urban Pests à Barcelone en 2022. Cela a bouclé la boucle de la recherche scientifique et la recherche de solution par le design de la meilleure manière : c’est très gratifiant.

Un conseil pour ceux qui veulent se lancer ?

En tant que jeune designer, faire de la lampe et de la chaise c’est terminé ! Il faut passer à autre chose. Il faut se dire que le contexte qui arrive tel que le changement climatique ne doit pas nous prostrer dans un coin mais doit être source de progrès. Il faut croire et faire confiance aux autres, ne pas hésiter à partager ses idées et surtout ne pas fermer les écoutilles il faut s’ouvrir et tenter de trouver des solutions ensemble.

Retranscription à partir de l’entretien orale