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Présente toi et ton projet

Je suis Mathieu, je suis médecin de formation et j’ai cofondé Elixir, une plateforme d’accompagnement et d’information dédiée au parcours de fertilité. Quand je parle de parcours de fertilité, je parle de l’assistance médicale à la procréation au sens large. Ce projet est en collaboration avec le CHU de Strasbourg. Cette envie d’entreprendre a émergé dès le début de mon internat de médecine, notamment grâce au Hacking Health Camp. C’est un événement que je recommande, il a une influence nationale.

Quand tu étais enfant, tu rêvais de devenir quoi ?

Je voulais être designer, je voulais faire du design et c’est mes parents qui m’ont orienté vers une filière scientifique. Après mon diplôme de médecine j’ai eu la chance d’intervenir à la HEAR (Haute École des Arts du Rhin) dans la filière didactique visuelle et communication médicale, c’était une expérience très enrichissante parce que j’ai vraiment cette envie de trouver des façons d’améliorer les outils de travail et les vecteurs de communication du monde médical. Cette sensibilité au design, au sens de la fonction, au sens esthétique est très importante pour moi surtout après avoir côtoyé des logiciels hospitaliers.

Quelle est l’idée la plus folle/décalée que tu as mis en place dans ton projet ?

Tout est un risque, tous les jours tu choisis ton risque. J’ai suspendu ma carrière médicale pour être à temps plein co-fondateur de la société, c’est le plus grand risque. Sur le volet qu’accro a financé, le risque qu’on a pris c’est qu’on a  fait notre projet sur mesure pour l’hôpital de Strasbourg en sachant qu’il y avait la possibilité que nous ne pourrions pas le réutiliser pour plus tard ou du moins que ce soit plus difficile. C’est d’ailleurs ce qu’on constate aujourd’hui, il faut qu’on s’adapte mais on a voulu le faire parce qu’on voulait que ce soit parfait pour le premier utilisateur. On a remis la question de “ comment l’utiliser pour plus tard “ à plus tard justement. Cependant, le fait d’avoir pu faire financer cette partie par accro a permis d’internaliser tous nos documents et ce qui fait qu’aujourd’hui on a encore les scripts, les dessins… il y a la possibilité de le faire évoluer.

Et ça a marché ? 

Ça a payé pour Strasbourg puisque les professionnel.les et les patientes sont satisfaits. Le fait que le service de fécondation in-vitro soit satisfait cela a fait que les autres services du centre de fertilité de Strasbourg veulent aussi des vidéos. Notre partenaire cette année, Céline Moutou, a une influence nationale dans les services de diagnostic génétique, elle a d’ailleurs commencé à discuter avec l’agence de Biomédecine en expliquant qu’il y avait cette initiative à Strasbourg. Cela a aussi fonctionné à l’extérieur parce que sur notre site on a mis en avant les très bons retours que les professionnel.les de l’hôpital de Strasbourg ont fait sur Elixir. Maintenant, quand on fait du démarchage commercial, les personnes démarchées appellent directement leur contact au CHU de Strasbourg afin de valider directement avec eux la viabilité du projet. Strasbourg est devenue notre référence qualité et ils témoignent parfaitement pour notre projet.

Cette première expérience avec Strasbourg m’a vraiment donné envie de permettre à chaque client d’avoir un curseur de personnalisation car en tant que clinicien je sais que chaque centre hospitalier fonctionne différemment.

Ton erreur de débutant ?

Est-ce que tu as deux heures ? Est-ce que je peux te faire une liste ? Comment dire des choses qui ne sont pas dites un milliard de fois sur les podcasts. À mes yeux, il y a des erreurs qu’il faut faire pour réussir et apprendre. C’est la meilleure définition de l’expérience. Il faut récolter le plus rapidement possible les retours utilisateurs. On a toujours envie de faire plus avant de mettre l’objet dans les mains des utilisateurs. On ne se confronte pas assez vite aux utilisateurs rien qu’avec par exemple le script des animations. Et j’irais même plus loin, on ne s’est pas assez vite confronté au marché, savoir combien nos clients seraient prêts à payer pour notre logiciel. Il faut essayer d’avoir les retours des utilisateurs payants, car ils auront une exigence différente des utilisateurs gratuits.

Ta consécration dont tu es le plus fier ?

Qu’il y ait eu 2500 patientes qui ont pu utiliser Elixir avec le CHU de Strasbourg, c’est le plus important.

Un conseil pour ceux qui veulent se lancer ?

Dans le cadre de Tango&Scan c’est d’être en synergie avec le partenaire. Dans notre cas, Alice Carneau, la partenaire de notre premier Tango&Scan, a amené un véritable écosystème dans ce projet. Dans le cadre de l’entrepreneuriat général, je dirais la persévérance, ce n’est même pas un conseil mais c’est une interrogation. Est ce qu’en tant qu’individu quand tu te lances dans l’entrepreneuriat, tu te considères comme quelqu’un de persévérant ? Quand je dis ça j’entretiens le mythe de “il faut être le meilleur pour entreprendre” alors que ce n’est pas mon propos, il faut juste être là assez longtemps. Dans l’entrepreneuriat, il n’y a pas besoin d’être le plus intelligent, il faut oser, persévérer, et avoir un peu de chance.

Retranscription à partir de l’entretien oral