Farid Maniani Farid Maniani Farid Maniani Farid Maniani Farid Maniani Farid Maniani
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Monitorer des abeilles
Présente toi et ton projet :
Je m’appelle Farid, je suis le Président et co-fondateur de Tech4gaïa. On est plusieurs à s’être lancés dans l’aventure il y a maintenant 5 ans et nous avons officiellement créé l’entreprise en octobre 2020. Depuis j’ai quitté mes fonctions d’enseignant pour me consacrer pleinement à cette superbe aventure. Notre premier Tango & Scan était en 2018. Je suis aussi apiculteur amateur et intéressé par tout ce qui est numérique, d’ailleurs je suis président du fablab Manipulse qui avait initié notre premier Tango & Scan en 2018 sans quoi je ne serai pas ici aujourd’hui. Lorsqu’on a lancé le projet, l’idée initiale était de dire, comment peut-on intéresser et sensibiliser les gens à la préservation des pollinisateurs et de la biodiversité. On s’est surtout intéressés à l’abeille et ça s’est traduit par la création d’une association : Uni-Vers-Abeille en 2018. On a décidé de mettre le numérique au service de cette biodiversité, on monitore des colonies d’abeilles qui sont notre premier sujet aujourd’hui.
Ce projet utilise des capteurs pour surveiller les abeilles et obtenir des indicateurs simples mais pertinents, tels que la croissance de la colonie, des données vitales de la ruche (température, humidité…), ainsi que des données accessibles en open data pour comprendre l’écosystème dans lequel évoluent les colonies. Cette surveillance est utilisée par divers acteurs tels que des apiculteurs, des sites industriels et des entreprises ayant des ruches sur leurs sites. En outre, cette surveillance est également utile pour les travaux de recherche, comme dans le cas d’une étude de colonies d’abeilles noires menée dans les Ardennes. Grâce à cet outil polyvalent, différents acteurs public et privés peuvent répondre à leurs besoins spécifiques.
Quand tu étais enfant, tu rêvais de devenir quoi ?
Professeur de mathématiques. J’aimais les maths, j’aimais les chiffres. Finalement, j’ai été dans la grande distribution que j’ai quittée pour d’abord devenir professeur des écoles et j’ai rapidement bifurqué vers l’enseignement spécialisé en lycée avec des élèves à besoins éducatifs particuliers. Ce qui est amusant c’est que j’ai commencé et adoré enseigner les matières que je n’appréciais pas étant jeune comme l’Histoire ou le Français.
Quelle est l’idée la plus folle/décalée que tu as mis en place dans ton projet ?
Ce qui a surpris, c’est l’idée de dire qu’on veut mettre tout le monde d’accord autour d’un seul sujet : préserver la biodiversité. En fait, les acteurs publics et privés se tapent dessus sans cesse : les apiculteurs amateurs tape sur les pro et vice versa ; on tape sur les collectivités parce qu’elles ne nous aident jamais assez ; on tape sur les chercheurs parce qu’ils produisent parfois des études qu’on sent orientées comme par exemple lorsqu’ils présentaient le tabac comme « bon pour la santé » ; on tape sur le monde de l’agriculture pour son impact ; sur les industriels également ; on n’est jamais d’accord mais dans l’absolu, on a tous nos responsabilités.
L’idée de vouloir mettre tout le monde autour de la table et de qu’on est coresponsable dans la résolution du problème, eh bien ce n’est pas facile à faire quand on parle de « conduite du changement ».
Et ça a marché ?
Ça fonctionne mais sur des temporalités variées. Par exemple, avec les collectivités c’est plus long. Notre sujet est très transversal. C‘est basique quand je te parle d’abeilles mais en fait quand on parle d’abeilles, on parle de biodiversité, on parle d’alimentation, on parle de numérique parce qu’on parle de data et d’aménagement du territoire. Ce qui est paradoxal c’est qu’il y a une urgence climatique et quand tous les acteurs sont réunis autour de la table, aucun ne s’engage tout de suite, ils vont dire “ j’attends qu’un autre s’engage avec vous “, et donc ça fait plus d’un an que l’on discute avec certains et que l’on n’avance pas. On n’avance pas assez vite je trouve.
Ton erreur de débutant ?
Je vais être un peu dur, mais c’est le fait qu’on est partis du principe qu’avec des jeunes, et je fais vraiment confiance aux jeunes générations, on arriverait à avancer suffisamment vite, ce n’est pas pour leur taper dessus, loin de là. Ce sont donc plutôt des erreurs de recrutement dont je parle. On aurait dû se concentrer sur la recherche de profils qui avaient une certaine expertise, ce qui est un réel plus pour développer un projet à ses débuts. Une autre erreur c’est d’avoir cru qu’on allait exécuter notre road map exactement comme on l’avait écrit à quelques semaines près. Comme une sorte de trop-plein de confiance.
La consécration dont tu es le plus fier ?
Alors on a reçu de très belles reconnaissances ce qui pour moi est remarquable parce que je continue à dire qu’on est encore une jeune pousse. Nous avons reçu deux prix nationaux d’une structure qui s’appelle BearingPoint sur les objets connectés et la Data. Et on a reçu en décembre un prix lié à l’ESS de la fabrique abeille assurance, sur 400 dossiers on a fait partie des 15 lauréats donc on est très fiers de cette reconnaissance.
Un conseil pour ceux qui veulent se lancer ?
Entourez-vous de gens qui sont meilleurs que vous. Autour de moi je considère qu’il n’y a que des gens remarquables et qui sont bien meilleurs que moi sur tout un tas de sujets.
Retranscription à partir de l’entretien orale