Anatole Boule Anatole Boule Anatole Boule Anatole Boule Anatole Boule Anatole Boule

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Atelier Pandore Atelier Pandore Atelier Pandore Atelier Pandore Atelier Pandore Atelier Pandore

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Exposer dans la rue

Présente toi et ton projet :

Je m’appelle Anatole, j’ai 33 ans cette année, je suis archéologue avec une spécialisation en architecture. Depuis la sortie de mes études, je me spécialise dans la question de la vulgarisation et de la médiation. Durant mes études, et depuis mes 16 ans, j’étais animateur périscolaire dans des colos, puis à partir de 2019, je suis devenu formateur dans l’animation pour le secteur de l’éducation populaire. Ce secteur véhicule des valeurs très sociales qui considèrent que les citoyens sont des personnes qui doivent pouvoir exprimer des pensées politiques quel que soit leur niveau d’éducation au départ. On utilise différents outils et moyens pour mettre en place l’éducation populaire, le plus connu c’est celui de l’animation qui est un secteur concerné par le sous-ministère de l’éducation populaire, rattaché au ministère de l’éducation et des sports.                 

L’Atelier Pandore que j’ai fondé en 2018, c’est la fusion de la partie recherche universitaire, de l’archéologie, donc ce que j’appelle des savoir froid, et de tous les savoirs côté animation, de l’éducation populaire, que j’appelle des savoirs chauds. Tout le parti pris de l’Atelier Pandore c’est de créer des outils de médiations qui sont destinés aux classes populaires. Tout commence par les publics.

anatole boule

Quand tu étais enfant, tu rêvais de devenir quoi ?

Quand j’étais petit, à partir de 10 ans je voulais être archéologue. L’histoire très rapide c’est que j’étais un peu un cancre au lycée, et donc après avoir raté deux fois mon bac, je suis sorti du lycée sans bac, c’est là où j’ai commencé à faire sérieusement de l’animation et puis très vite à me rendre compte que sans avoir obtenu le bac ça allait être compliqué de continuer. J’ai finalement obtenu un bac en candidat libre mais malheureusement, sans un vrai dossier on ne rentre pas dans des grandes écoles. Je me suis tourné vers l’université qui était une porte ouverte et heureusement qu’en France on a cette opportunité. Puis quand s’est posée la question de quoi faire à l’université, j’ai repensé à ce rêve d’enfant de l’archéologie.

Quelle est l’idée la plus folle/décalée que tu as mis en place dans ton projet ?

L’origine de la boîte de Pandore a commencé par ma présence dans un musée universitaire qui s’appelle Adolf Michaelis que j’ai eu l’occasion de refonder, ce qui a été une expérience très enrichissante. Ce musée parle de Zeus, d’Athéna, il parle de toutes les histoires de la mythologie grecque ou romaine que tu as déjà entendues quelque part. On ne comprenait pas pourquoi le public était, soit universitaire, soit étudiant. Effectivement, ce musée est dans une université donc c’est logique qu’on croise ces publics, mais l’une des autres raisons c’est que ce n’était pas vu comme une structure ouverte pour tout le monde. Et malgré tous nos efforts, c’était très compliqué de faire venir un public extérieur. À la sortie de mes études je me suis dit “ mais comment faire pour rendre ces collections visibles ? “  ma réponse a été  “ je vais les mettre dans la rue “.  L’idée de base de l’Atelier Pandore c’est de mettre des œuvres d’art dans la rue.

Et ça a marché ?

Oui et non, en fait le concept permet de poser cette idée de se dire ok à partir de maintenant on peut envisager de mettre des œuvres dans l’espace public.  Le fait est que, psychologiquement, c’est encore un problème de le faire parce que ça revient à faire prendre des risques aux œuvres pour des questions de médiation. Mais c’est tout le travail depuis 2018, d’essayer de convaincre, de montrer que ça existe et que c’est faisable.  Et puis surtout, il y a un mouvement global qui vise à ouvrir les collections, il y a notamment un rapport pour les musées du 21 siècle, basé sur une étude qui a été faite en 2016, qui le met en lumière. Un musée doit s’ouvrir, doit aller parler à des nouveaux publics, doit sortir de ses murs et c’est une orientation politique du ministère de la Culture.

Ton erreur de débutant ?

Laquelle donner ? C’est compliqué parce qu’on est obligé de passer par là pour la suite. L’enseignement que j’en tire aujourd’hui, mais dans 5 ans je te dirais peut-être que ce n’était pas une erreur, je pense qu’aujourd’hui si je devais le refaire ce serait avec des considérations plus marketing. La boîte de Pandore c’est un produit idéologique, c’est un concept fou qui est celui de mettre des œuvres dans la rue, de la façon la plus radicale possible. Je peux prouver cette performance parce que maintenant on a des relevés hydrométriques et de température.  Si je devais le refaire, je ferais un produit qui coûte beaucoup moins cher, qui est mieux financé au départ, qui demande moins de risques et qui est plus souple du point de vue de la performance à l’intérieur.  Un deuxième sujet, et c’est commun à tous les monteurs de projets, c’est d’avoir une vision claire, je n’avais pas exprimé clairement le point de vu de l’Atelier Pandore au début, aujourd’hui je te le dis, je veux m’adresser à des publics populaires, à l’époque c’était plus flou que ça, c’était plutôt “ je mets des œuvres dans la rue”, sauf que le vrai parti-pris c’est de faire en sorte que les classes populaires aient accès à des œuvres culturelles et patrimoniales.

La consécration dont tu es le plus fier ?

Aucune idée, peut être la prochaine exposition.

Un conseil pour ceux qui veulent se lancer ?

Dans la série “Où vois tu Pandore” sur notre Instagram on donne 4 grands conseils. Je pense que le plus pertinent d’entre eux, c’est quand je cite le projet TAVU qui est “on fait avec ce qu’on est” : si tu te donnes la peine de faire un projet dans le domaine culturel, tu sais que tu ne seras pas riche. Donc si tu y vas, il faut que tu le fasses en allant au bout de ton idée, de ce que tu veux dire. Il ne faut cependant pas être opaque à ce que le marché te répondra, ce n’est pas ce que je dis, mais il faut qu’à la fin, ton projet corresponde à ce que tu as envie de raconter.

Retranscription à partir de l’entretien orale